Bertrand Calenge : carnet de notes

mercredi 27 août 2008

La solubilité du bibliothécaire

Filed under: Non classé — bcalenge @ mercredi 27 août 2008
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Dans un récent billet -déjà plus d’un bon mois, mais quoi, il y a eu des vacances ! -, « Silvère Bibliobsession » s’interrogeait sur la proximité du métier de journaliste (dans son évolution du 3e millénaire) avec celui de bibliothécaire (dans un contexte itou). Il se trouve que j’ai récemment défendu des positions proches dans un récent ouvrage (que vous avez j’espère sinon déjà acheté du moins commandé !), en évoquant la proximité de certaines fonctions du bibliothécaire avec celles de l’éditeur, de l’archiviste, du documentaliste, etc. (j’avais omis le journaliste…). L’affirmation mérite d’être précisée dans son objet : je me méfie toujours des tentations d’un holisme « qui dilue chaque élément dans une globalité molle et rend incapable de penser précisément le distinct, qui réduit toute pluralité et gomme toute différence en une vision unitaire, uniforme. Qui rend l’action imprécise et conduit à l’impuissance et au totalitarisme » (Wikipedia, Méthodologie holiste, que je cite encore, oui !).

La convergence des techniques

Que les techniques soient homogénéisantes, c’est une évidence. Cela apparaît dans les outils utilisés : de plus en plus de bibliothécaires s’approprient le format EAD des archivistes lorsque les documents s’y prêtent (Pleade à la Bibliothèque de Lyon), comme les archivistes reprennent les formats MARC des bibliothèques pour leurs fonds de monographies. Cela prouve en passant que leurs fonds respectifs ne sont pas si étanches en termes de types de documents rassemblés… De plus, les outils disséminés sur Internet sont également utilisés par les différentes parties, pour les expositions virtuelles, pour les dossiers en ligne, etc. Comme la BM de Toulouse propose aux commentaires ses photos sur Flickr, les archives départementales proposent relecture et correction des écrits de l’Abbé Angot. La publication collaborative et hiérarchisée en ligne déjà connue des journalistes est découverte par les bibliothécaires (Points d’actu). Mais ces fusions techniques questionnent bien au-delà de ces métiers de l’information lorsque apparaît Librarything qui fait de tout un chacun un bibliothécaire, ou Wikio qui propose à tout un chacun d’être journaliste, ou Picardia par lequel le Conseil régional de Picardie propose à tout un chacun de contribuer à un projet éditorial… Convergence des techniques ou dissémination sociale de celles-ci ? La bibliothécarisation du monde est en marche…

La convergence des projets

La question des techniques n’est donc qu’accessoire. La convergence me semble davantage se produire dans les relations aux utilisateurs. Nous passons progressivement de métiers d’imposition à des métiers de médiation. Le bibliothécaire sûr de choisir les bons livres, l’éditeur souverain, le journaliste imposant sa lecture des événements, sont passés de mode : en laissant sa place au lecteur, ils modifient profondément leur façon de travailler et même de penser. En associant les généalogistes au traitement des archives, en guettant le buzz d’Internet, en proposant de tagger les photos des bibliothèques, les professionnels de l’information adaptent leurs pratiques de façon convergente, puisque les publics des uns sont les publics des autres. Le même généalogiste fréquente les archives et les bibliothèques, s’intéresse à l’actualité journalistique, contribue sur Wikipedia : il en résulte en quelque sorte une adaptation commune des services et des pratiques des métiers divers.

Autre point bien souligné par Eric Fottorino pour le journalisme, cité dans l’article de Bibliobsession dont je parlais : l’explosion de l’information disponible comme des canaux d’expression publique réduit le champ de la rareté de l’information que nous détenons. Bien sûr, il est des millions de livres qui ne sont pas sur Internet, bien sûr il est des archives que leur confidentialité réglementaire réserve aux institutions idoines, il est de la documentation protégée par le secret industriel ou commercial, mais tous ces métiers de l’information ne peuvent plus se cantonner à ce qui constituait leur champ d’excellence exclusif. Les pratiques comme les besoins de leurs publics – les mêmes publics rappelons-le – les conduisent à traiter également de cette masse électronique. Et dans ce cadre leurs métiers deviennent communément un art de la mise en perspective, de la construction d’une compréhension de l’information.

Encore un autre point de convergence qu’on pourrait évoquer : leur commun intérêt à la liberté d’informer, dans les colonnes des journaux, sur les étagères des bibliothèques, sur la liberté d’accès des archives –dans leur cadre légal-, et tutti quanti. Je suis frappé par cette double nécessité de la distance critique et de la véracité due à l’utilisateur, dans tous les codes de déontologie par exemple – quelle que soit leur validité légale respective – : bibliothécaires, journalistesarchivistes, documentalistes. Dire sans rien cacher, faire savoir, l’exigence est communément répandue, mais dans ces métiers cela relève de l’impératif (dé)ontologique. Sans cela, pas d’information critique, pas d’information vérifiée, mais risque de manipulation voire de propagande, bref point de métier d’information.

Convergence donc, mais pas pour des raisons techniques, mais sociales. Et convergence ne signifie pas fusion : un archiviste n’est pas un documentaliste, un bibliothécaire n’est pas un journaliste. Pas seulement pour des raisons identitaires, mais pour d’autres raisons socio-institutionnelles. Tous leurs publics ont beau rassembler les mêmes personnes, ces professionnels ne jouent pas le même rôle d’accompagnement social. En clair, le public comme les institutions n’attendent pas d’eux la même gestion de l’information au service des mêmes populations. Une diversité créatrice en somme… Voyez-vous d’autres raisons ?

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lundi 25 août 2008

Pourquoi t’es bibliothécaire ?

Filed under: Non classé — bcalenge @ lundi 25 août 2008
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Ce matin, mon plus jeune fils m’a asséné son évidence :

« C’est normal que tu lises beaucoup, tu es bibliothécaire »

« Oh tu sais, on ne passe pas son temps à lire, au contraire ! »

« Oui, peut-être, mais tu aimes bien les livres ! »

« ? »

« Ben, quand on est bibliothécaire, c’est qu’on aime les livres ».

A la réflexion, je me rends compte qu’au fond ce n’est pas par amour des livres que j’aime mon métier. Cela a sans nul doute joué en début de ma carrière, plus d’ailleurs sous l’angle de l’amour du savoir que de celui de ses contenants. Il me semble qu’aujourd’hui j’aime ce métier parce que je m’intéresse aux gens, à leur besoin de savoir, et qu’il est passionnant d’imaginer des stratégies diverses pour satisfaire ces besoins. Ces stratégies vont s’appuyer sur de la mémoire enregistrée, des lieux, d’autres acteurs. Les livres sont un moyen extraordinaire, mais ce ne sont que des moyens, et, j’ose le dire, si la beauté ou l’ancienneté de certains attire mon admiration (et un souci réel de leur préservation) elle n’entraîne pas vénération. Même si je crois profondément à la valeur de la mémoire, ne serais-je pas conservateur ?

De plus, ayant l’esprit concret, je suis attaché à la territorialité de la bibliothèque. La bibliothèque universelle, très peu pour moi : je n’ai pas l’esprit assez large pour embrasser l’humanité entière. Une ville, un département, (ou une université) avec une histoire, des tensions, des mouvements, bref une population, voilà qui a du sens, qui permet de cadrer l’action (voir ici)

Ce point de vue est personnel, mais c’est celui qui me permet de ressentir une continuité de fonction de ce métier à l’heure des réseaux électroniques, des bibliothèques hybrides, de la diversification des pratiques d’information.

Mais quand je lui ai dit (à mon fils) qu’on pouvait être bibliothécaire sans livres, sa réponse a été définitive : « C’est pas possible ».

Et vous, pourquoi vous êtes ou voulez être bibliothécaires ? Et si vous ne l’êtes pas, comment nous voyez-vous ?

lundi 4 août 2008

Et puis n’oublions pas Poldoc !

Filed under: Non classé — bcalenge @ lundi 4 août 2008
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Histoire d’alimenter le buzz internetien, je ne résiste pas à dupliquer une info que j’ai déjà mise en ligne sur le site de Poldoc. Plein d’heures de travail, mais maintenant une base de ressources mise au net (pas encore le site lui-même, mais on y travaille avec l’enssib. Il y a du boulot : pensez donc, un site qui date du deuxième millénaire !!!). Au bilan, 60 liens morts supprimés, 60 liens cassés réparés (et hop, ça nous faisait au total 120 liens inopérants, soit 18 % des liens de la base de départ : bonjour les URL erratiques, vive les permaliens !).
Mais aussi plus de 100 liens nouveaux ajoutés ! Ouf ! Près de 700 textes au total – dont certains introuvables ailleurs que sur cette base – qui parlent de chartes documentaire, d’indicateurs d’évaluation de collections, de plans de développement, de stratégie documentaire….

Surtout, ne pensez pas seulement blog, twitter ou web 2.0. : signalez vos textes  et envoyez-nous vos textes ou liens concernant les politiques documentaires (Google n’est pas toujours la panacée, si l’AAAAAAAAAAhlogorithme ne vous place pas dans les 10 premières pages de résultats) : Poldoc est avant tout une entreprise de mutualisation des efforts et politiques de chaque établissement, comme il peut être une mine de ressources sur les outils des politiques documentaires. Et en plus, Poldoc est bien référencé dans les moteurs. Alors, « pensez com » ! ….smileys Forum

Evaluation et statistiques : les taux de rotation

Filed under: Non classé — bcalenge @ lundi 4 août 2008
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Ca monte et ça descend : pourquoi docteur ? Ca y est, pour la cinquantième fois, une collègue est venue me demander avec inquiétude si « ses » taux de rotation étaient bons… La question est vraiment récurrente (voir ici ou ). Alors j’en profite pour faire un billet de mise au point (et de débat, qui sait ?)

Commençons par le commencement : le calcul et l’expression du taux de rotation. Cet indicateur est normalement calculé de façon complète par la formule TxR = ((P+C)/F)x100 , dans laquelle le taux de rotation TxR est égal au total de l’addition du nombre de prêts P d’une collection sur une année et du nombre C de consultations de celle-ci, divisé par le nombre de documents de la collection, le résultat étant multiplié par 100. Seulement voilà : on ne sait pas repérer le nombre total de consultations sur une année (et extrapoler  des évaluations partielles de la consultation – par semaines-test comme ici – est un péché capital, statistiquement parlant), et l’usage français de cet indicateur ne joue pas en faveur d’une expression par pourcentage (surtout pas comme ça – je n’ai pas compris le calcul de ce taux-là : un taux de sortie ? ). On va donc être pragmatique :

Le calcul est simple : on prend le nombre de prêts effectués sur une année, et on le divise par le nombre de documents prêtables (bien penser à retirer du calcul les usuels). L’expression – le résultat – s’exprime donc habituellement non par un pourcentage mais par un nombre, dont la lecture est simple : un taux de 1 signifie que le nombre de prêts est égal au nombre de documents prêtables (en fait ce 1 pourrait être lu comme un 100 %. Les bibliothécaires aiment bien ces raccourcis, eux qui ont construit la Dewey sur de telles ellipses : l’indice 620 n’est autre que la traduction numérique de l’indice décimal 0,620, la totalité des connaissances étant contenue dans le 1, ce qui contribue à égarer les lecteurs, d’ailleurs… Fin de la parenthèse). Si le nombre est inférieur à 1 – par exemple 0,5-, c’est qu’il y a eu deux fois moins de prêts que de documents prêtables – par exemple 500 prêts pour 1 000 livres disponibles-, et inversement si le nombre est supérieur à 1, c’est qu’il y a eu plus de prêts que de documents prêtables – par exemple TxR = 2 signifie qu’il y a eu 2 fois plus de prêts qu’il y a de documents.

Questions de calculs

Cela suppose bien sûr que l’on parle de documents dans des situations de disponibilité comparables :
– il faut exclure les documents prêtables qui seraient stockés en magasin, et se limiter aux collections en libre accès. Il semble évident que si un document en magasin  connaissait un vif succès d’emprunt, sa place serait en libre accès (ne serait-ce que par facilité logistique !) ;
– il faut également exclure les prêts des périodiques (lorsque ceux-ci sont prêtables) : d’une part l’état des collections ne comptabilise pas (en général) le nombre de fascicules disponibles, d’autre part beaucoup de périodiques ont un usage de feuilletage et non d’emprunt (la presse en particulier).
Ceci étant dit, la simplicité du calcul ne doit pas conduire à des conclusions simplistes :

  • Ne perdons pas de vue que le nombre des prêts et le nombre des documents ne recouvrent pas la même réalité temporelle. En général, le nombre des documents est calculé à un instant T (par exemple au 31 décembre), mais le nombre des prêts est un cumul d’opérations de prêts qui s’étend sur toute une année ! Hypothèse amusante : si une bibliothèque veut booster son taux de rotation, il lui suffit de  désherber 75 % de sa collection au mois d’octobre pour élever mécaniquement ce taux ! Situation désespérante : une jeune bibliothèque qui ouvre en janvier avec 10 000 documents bien choisis – lesquels connaissent un succès d’enfer – et procède à des acquisitions massives pour disposer en octobre de 25 000 documents neufs aura un taux de rotation lamentable, les derniers titres entrés n’ayant pas eu le temps de rencontrer leur public… La vie est dure parfois.
  • Non, le fait d’avoir un taux de rotation de 4 par exemple ne signifie pas que toute la collection est sortie 4 fois ! En effet, il peut y avoir un nombre non négligeable de titres qui ne sortent jamais, et d’autres être des best-sellers ! J’ai rencontré des bibliothèques dont 30 % (voire 50 % dans des cas extrêmes et déplorables) de la collection n’était jamais empruntés… et qui avaient pourtant des taux de rotation de 2,5 voire 3.

C’est bon, ou pas ?

Venons-en à la question qui taraude tant de collègues : ce TxR, c’est la honte, ou c’est la gloire ? Ben on ne peut pas dire !! Tout simplement parce que le TxR n’est pas fait pour ça. Le nombre obtenu dans une bibliothèque lambda est un raccourci qui pourrait s’exprimer ainsi : « résumé lapidaire de l’activité d’emprunt portant sur une collection particulière dans un environnement social et culturel donné, et selon la politique voulue par cette bibliothèque » : on ne peut pas comparer la situation d’une banlieue chic avec 70 % des adultes ayant fait des études supérieures, et une cité ghettoïsée, comme on ne peut pas comparer une bibliothèque qui ouvre 10 h par semaine et une autre qui ouvre 50 h, ou encore une bibliothèque bien située et un établissement excentré, ou enfin une ville qui fait payer cher le doit d’emprunter et une qui s’offre gratuitement. Bref, c’est un indicateur profondément contextualisé, et il n’existe pas de TxR moyen pour les bibliothèques (heureusement, d’ailleurs : si vous en voyez un, c’est une escroquerie intellectuelle !)
En outre, il n’a même pas de valeur lorsqu’il est calculé sur l’ensemble des collections prêtables d’une bibliothèque une année donnée. Ce TxR global servira de point de repère pour analyser les différents TxR des différents segments de la collections : par supports (les disques, les livres,…), par contenus (la philo, les sciences, …), etc. Sans d’ailleurs qu’on puisse dire de tel ou tel TxR « il est très bon », ou « il est mauvais » : par exemple, qui s’attend à ce que les ouvrages de poésie « tournent » plus que les bandes dessinées ?

Marée haute, marée basse

Bon, peut-être, mais comment interpréter les TxR même en renant compte de ces contraintes ? J’analyse mes résultats, et je constate un TxR moyen de 4, avec un TxR des DVD qui monte à 18 et un TxR de l’économie qui est à 1,2 : qu’est-ce que ça veut dire quand c’est (relativement) élevé ou (relativement) bas ?

→ C’est beaucoup plus élevé que le TxR moyen = c’est très simple à analyser ! Cela signifie que tout va bien ou même – si c’est très élevé – qu’il n’y a pas assez de documents pour répondre à la demande. Pour donner une image (fausse), un TxR de 18 signifie que tout le segment de collection est empunté intégralement tous les 20 jours ! Attention, cela ne signifie pas pour autant qu’il faille acheter plus de ces documents (en plus, si on en achète trop on peut arriver à un seuil de rupture : c’est « l’effet Deriez » – du nom d’un consultant que j’avais connu et qui avait montré qu’une augmentation massive des livres à succès, accompagnée d’une diminution correspondante des autres titres, conduisait à terme à faire chûter les prêts. Tiens, j’y reviendrai un jour).

→ C’est beaucoup plus bas que le TxR moyen = c’est très complexe à analyser ! En effet, il peut y avoir des tas de raisons, éventuellement concommitantes :

  • la première raison possible, c’est qu’il y a trop de documents par rapport au public concerné (10 000 romans dans une ville de  2 000 habitants, par exemple)
  • la nature de l’usage documentaire peut jouer : un rayon de droit peut se prêter davantage à l’étude (donc à une consultation), alors que des disques sont éminemment empruntables (et copiables !!)
  • le fonds peut être vieilli (à Lyon, 75 % des prêts de livres portent sur des titres de moins de 10 ans), obsolète, inadéquat (tiens, comme c’est bizarre, les thèses en section jeunesse ne sortent pas ?!), …
  • la présentation est peut-être désastreuse (rayonnages mal éclairés, disposition inefficace, …)
  • les heures d’ouverture sont insuffisantes par rapport à la taille du fonds (et c’est pire si en plus on limite drastiquement le nombre d’emprunts simultanés)

Que faire?

Comment, dans ces conditions, utiliser cet indicateur ? Il peut à mon sens jouer servir à deux choses dans une bibliothèque qui pratique fortement le prêt :
– c’est un bon signal d’alarme dans la durée, pour signaler les secteurs qui méritent attention soit par leur succès croissant démesurément soit surtout par leur désaffection progressive. Ce signal d’alarme ne permet évidemment pas de faire l’économie de l’analyse des raisons ;
– il permet de mesurer l’objectif ou l’efficacité d’une politique d’acquisition (et de désherbage) dans un secteur orienté délibérément vers le prêt, à condition de l’associer à d’autres indicateurs, comme par exemple le signale Pierre Meunier : « Nombre de livres requis en fonction d’un Taux de rotation X et d’un taux de prêt per capita anticipé Y—le tout pouvant faire l’objet d’un indice consolidé tenant compte de l’utilisation et du vieillissement des collections en regard d’un niveau de service visé ou d’un taux d’utilisation ciblé ».

C’est un indicateur utile, sans doute, à condition de bien le considérer dans le contexte du service de prêt à domicile, et de l’associer à d’autres indicateurs, répétons-le, comme le signale Pierre Carbone à propos de la norme 11620 : « pour l’évaluation de la performance d’un même service ou d’une même activité, il est souhaitable de croiser les résultats de plusieurs indicateurs afin de s’assurer que les différents aspects sont bien pris en compte. Ainsi, à la rotation des collections sont associés le taux d’utilisation des documents, la disponibilité des titres demandés, ainsi que les documents en prêt par personne de la population à desservir ».

Mais jamais, au grand jamais, le taux de rotation ne peut servir d’indicateur comparatif entre bibliothèques de villes différentes, parce que les conditions ne sont jamais les mêmes… et parce que le bonheur n’est peut-être pas dans le prêt !

Auriez-vous vous-mêmes des éléments d’analyse pour compléter ce tableau ?

samedi 2 août 2008

Des outils sociaux ?

Filed under: Non classé — bcalenge @ samedi 2 août 2008
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Dans un récent billet – en anglais-, Matthew Ingram s’interroge sur l’utilité des outils sociaux, à l’occasion de la nouvelle version de Delicious, et il se demande « mais qui se sert encore des signets sociaux ? ». Cette question des outils sociaux me tarabuste également.

Déjà parce que leur caractère socialement réticulaire me paraît surestimé : Comme le rappelle la ‘La bibliothèque apprivoisée‘ , Jacob Nielsen a souligné que

« 90 % des visiteurs d’un site sont passifs, 9 % contribuent occasionnellement, et 1 % sont à l’origine de l’essentiel de la participation »…

Même si certains outils peuvent être sociaux par opportunité voire par destination, comment sont-ils vraiment utilisés ? Je me suis inscrit – pour voir – sur Ning, je suis allé faire un tour sur LinkedIn et sur Facebook, j’ai mon agrégateur de flux (Netvibes, c’est génial !), j’utilise quotidiennement Delicious, et je tiens même un blog !! Mais de quel réseaux sociaux parle-t-on ? LinkedIn ressemble à une ANPE sophistiquée, Facebook me semble relever de l’exhibitionnisme, etc. Il me reste ce qui me facilite la vie quotidienne et mon travail : les fils rss, l’agrégateur Netvibes et ses widgets bien utiles, les annuaires de signets en ligne de type delicious, et les autres essais s’élaguent d’eux-mêmes. Et s’il faut dialoguer pour résoudre une question, ces bons vieux forums sont encore un des meilleurs « outils sociaux » qui soient (c’est d’ailleurs amusant de voir que la quasi-totalité de l’activité de l’espace ‘Bibliothèques‘ sur Ning soit le forum) !

Suis-je atypique ? A questionner autour de moi, bien au contraire ! De nombreuses personnes découvrent avec jubilation certains de ces outils, mais c’est en général une jubilation égoïste. Alors qui se sert encore des outils sociaux ? Plein de gens en fait. Mais pas tous les outils, seulement ceux qui apportent une vraie plus-value utilitaire. Et pas pour leur caractère soi-disant social…

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